Astrologie / Astrologue

L‘ astrologie est un ensemble de dispositifs de croyances qui repose sur l'interprétation des phénomènes célestes et organisé en vue d'obtenir interprétations et prédictions des événements humains, collectifs ou individuels.



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Astrologie

Astrologie occidentale

Astrologie chinoise

Astrologie égyptienne

Astrologie maya

Camille Flammarion, L'Atmosphere : Météorologie Populaire (Paris, 1888), p. 163

L‘astrologie est un ensemble de dispositifs de croyances qui repose sur l'interprétation des phénomènes célestes et organisé en vue d'obtenir interprétations et prédictions des événements humains, collectifs ou individuels. Elle est depuis Kepler, puis Newton, à distinguer nettement de l'astronomie et d'une façon plus générale de la physique, décrivant et prédisant avec précision des phénomènes naturels. Des scientifiques rigoureux comme Kepler ne l'ont pas moins pratiquée officiellement à la demande des puissants… assurant mais aussilques subsides à leurs recherches.

L'idée de l'astrologie était suggérée par la liaison observée entre la position de la Lune et du soleil et les marées, mais aussi par une interrogation sur le mouvement inhabituel des planètes. Elle forme un simple dispositif d'interprétations qui ne prétend pas répondre aux critères d'objectivité et de rationalité.

L'astrologie apparaît comme un dispositif d'interprétation de l'horoscope. Ses versions populaires sont les horoscopes des revues ou les affinités des signes du zodiaque. Si elles sont le plus souvent reconnues comme des échos lointains et déformés de l'astrologie historique, elles en restent sa manifestation et son expression la plus commune. L'usage populaire du terme astrologie renvoie presque toujours à l'astrologie occidentale, auquel le présent article est essentiellement consacré.

Plusieurs sens sont attachés au terme même d'astrologie[1], dont la distinction s'avère indispensable pour clarifier un certain nombre de débats. En effet, certains astrologues considèrent leur pratique uniquement capable de décrire les traits de la personnalité d'un individu, d'autres assurant qu'il est envisageable de décrire les différents cheminements de leur vie, ou alors leur lointain avenir.

Étymologie

Le mot «astrologie» vient du grec αστρολογία, de άστρον, astron, («étoile») et λόγος (logos), qui a de nombreuses significations liées à la notion de «discours» : -λογία est un suffixe désignant en général une discipline ou une matière d'enseignement. Étymologiquement, l'astro-logie n'est qu'un «discours sur les astres» : elle s'intéresse essentiellement au soleil ainsi qu'aux planètes du dispositif solaire.

Origine historique
Universum - C. Flammarion, gravure sur bois, Paris 1888, Coloris : Heikenwælder Hugo, Wien 1998.

Remontant à la plus haute antiquité et peut-être même au delà, l'astrologie est née de la prise de conscience d'une relation entre les saisons et le mouvement apparent des astres, menant l'homme à diviniser ces derniers. Ces considérations relèvent alors essentiellement d'une pratique astronomique (qui établit une corrélation de fait entre la carte du ciel et les saisons). Elles amènent à formuler l'hypothèse que les mouvements des astres sont la cause même de ces phénomènes (et non un phénomène corrélé, conséquence d'une cause commune). Par conséquent, le travail d'observation (calcul des éphémérides, production de calendriers) est mené de front avec un travail, néenmoins différent, d'interprétation. L'objectif est d'établir, sur le modèle des constatations astronomiques, un certain nombre de conjectures sur une influence non plus météorologique et calendaire, mais humaine (personnalité, destin). Cette idée d'une correspondance symbolique entre la configuration céleste et les affaires du monde a progressivement conduit à la construction d'un symbolisme astrologique (voir article scindé).

Les différents niveaux d'interprétation (conjectures physiques et conjectures humaines) cohabitent un certain temps, puis vont progressivement en se dissociant. Ce développement des pratiques donnera naissance à l'astronomie (qui s'en tient à l'observation, à la description ainsi qu'aux prédictions calendaires), laissant à l'astrologie les aspects ésotériques de conjectures sur les liens entre le ciel et la conduite des activités humaines.

Son support étant les astres, l'astrologie est l'une des pratiques divinatoires spécifiquement répandues dans l'histoire des cultures. On peut ainsi citer l'existence spécifique d'astrologies maya, arabe, égyptienne, chinoise, et évidemment occidentale (dont il est essentiellement question dans cet article).

Antiquité orientale

Les premiers rédigés connus concernant les astres remontent à 5000 ans, sous la forme de tablettes d'argile sur lesquelles ont été consignés l'ensemble des relevés des mouvements planétaires observés par des prêtres érudits de Mésopotamie[2]. Ces observations étaient faites dans un cadre religieux. Le mouvement des astres étant perçu comme volonté divine ; les prêtres ou astrologues servant de traducteurs. Cela peut par conséquent être reconnu comme l'origine de l'astronomie. Cependant, les plus vieux horoscopes connus proviennent de Babylone et datent de 410 av. J. -C[3].

Le Judaïsme rejette l'astrologie et la considère dépourvue de substance. Ce rejet est illustré surtout dans l'Épître au Yémen de Moïse Maïmonide, qui dénonce l'incapacité des astrologues de Pharaon et de Nabuchodonosor II de prévoir leur future débâcle.

Antiquité grecque

Platon tient les astres pour des «vivants divins et éternels», des «dieux visibles» (Timée, 39e-40d). De Chaldée, l'astronomie-astrologie se répand en Grèce après les conquêtes d'Alexandre le Grand. De là elle se répandra dans tout l'empire grec, en Inde, en Égypte puis jusqu'à la Rome antique tout en devenant plus structurée, moins religieuse et par conséquent plus populaire. La division du ciel en douze signes zodiacaux et le premier horoscope connu date du Ve siècle av. J. -C. En Grèce, Hippocrate et Galien (à l'exemple probablement des prêtres égyptiens) feront de l'astrologie l'un des fondements de la médecine, associée à la théorie des quatre éléments.

Parallèlement à cette astrologie, des dispositifs différents se forment en Chine, en Amérique précolombienne et probablement dans d'autres civilisations. Mais l'astrologie chinoise et l'astrologie chaldéenne sont les seuls dispositifs ayant continué jusqu'à nos jours. L'ensemble des dispositifs d'astrologie aujourd'hui connus dérivent d'un de ces deux dispositifs (ou des deux, cas de l'astrologie tibétaine). L'astrologie chaldéenne est cependant celle qui a connu la plus grande diffusion et la plus grande influence.

La première synthèse magistrale de l'astrologie, le Tetrabiblos, fut rédigée par l'alexandrin Ptolémée en 140, posant les principes de ce qui va devenir l'astrologie occidentale.

Astrologie arabe

En l'an 529, l'empereur Justinien fit fermer les écoles de philosophie d'Athènes. Les érudits de l'époque, les maîtres du néo-platonisme, se réfugièrent à Gundishapur chez les Sassanides en Perse. L'astronomie, la médecine, la philosophie, etc. se développèrent intensément dans cette académie de Gundishapur où confluèrent des érudits de tous bords. Les conquêtes musulmanes s'emparèrent de Gundishapur qui avait une grande réputation. Cette école de Gundishapur eut une grande influence sur le développement de la civilisation arabo-musulmane. À la demande des califes, les auteurs de l'Antiquité, surtout Aristote furent traduits en arabe, fréquemment depuis le persan ou le syriaque. Vers 850, Alkindi (c'est-à-dire Ya'kûb ibn Isâk Sabbâh al Kindi), venant de Bassorah, traduisit de nombreux textes en arabe, dont ceux d'Aristote, mais il écrivit aussi plus de 200 traités sur l'ensemble des sujets envisageables, dont l'astronomie, qui à l'époque ne se distinguait pas de l'astrologie. Une de ses contributions principale fut sa doctrine des conjonctions entre les planètes et leur influence sur les phénomènes naturels et sur les impulsions donnant naissance aux grands événements historiques. Son disciple, Albumasar (mort en 886) fut un astrologue de Bagdad qui propagea les idées d'Alkindi dans son «Liber magnarum coniunctionum» lequel eut une forte influence sur l'astrologie du Moyen Âge. Un autre astrologue important fut Thébit (mort en 901). Il était Sabéen, originaire d'Harran, où il recueillit les connaissances astrologiques mésopotamiennes qui vinrent enrichir les connaisances arabo-musulmanes. Il vécut à Bagdad et devint l'astrologue du calife d'Antioche. Il enseignait notammment que chaque planète possédait un dæmon, c'est-à-dire un esprit ou une intelligence qui la guidait. L'astrologie arabe s'est tout particulièrement développée grâce à l'afflux des érudits perses, syriens, juifs, etc. qui à partir de 850 affluèrent vers les nouveaux centres intellectuels créés par les califes de l'islam. Le Juif Mashallah par exemple vécut à la cour d'Al Mansur. Il fut l'auteur d'une vingtaine de traités d'astrologie[4].

Suite à l'occupation de l'Espagne par les Maures, l'astrologie revint en force dans la civilisation européenne au Moyen-Âge[4].

Moyen-Âge et Renaissance

Le jugement dernier, peinture en style orthodoxe byzantin sur les murs du monastère Voroneţ construit en 1488 en Roumanie. On y voit, à gauche, le paradis avec les saints et l'Arbre de la Vie ; à droite les enfers avec des démons et le feu qui descend dans les abysses, et , en haut, l'image contemplative du Christ tout puissant. À droite ainsi qu'à gauche du Christ, on voit les signes du zodiaque[5].
Mosaïque du VIème siècle de la synagogue de Beit Alpha, Isræl, représentant les signes du zodiaque.

Au cours de la période chrétienne, l'astrologie connaitra une situation ambigüe. Mise au ban de la société par l'Église, comme l'ensemble des pratiques divinatoires, lors du concile de Tolède de l'an 447, elle est pratiquée dans les cours royales, et continue à être étudiée par les érudits, même religieux (Albert le Grand, maître de Thomas d'Aquin, est l'auteur d'un traité d'astrologie). Charles V s'occupait d'astrologie et fonda à Paris un collège d'astrologues. Louis XI consultait les siens en toutes circonstances. Catherine de Médicis avait fait élever en son hôtel (Hôtel de Soissons) une colonne du haut de laquelle elle consultait les astres avec Nostradamus. Elle avait un astrologue personnel, appelé Côme Ruggieri. Louis XIII fut surnommé le juste, parce qu'il était né sous le signe de la Balance. L'astrologie est aussi en faveur sous les empereurs Charles IV du Saint-Empire, et Charles Quint avait prescrit l'enseignement de cette science, ce que préconisaient d'ailleurs énormément d'hommes éminents de l'époque. Elle fut à l'honneur à Rome sous les papes Sixte IV, Jules II, Léon X, et Paul III.

À la Renaissance, la découverte de l'héliocentrisme du dispositif solaire (qui paradoxalement a été imaginé et défendu par les astronomes / astrologues de l'époque) vient saper le fondement anthropocentriste de l'astrologie qui ne trouve plus sa place dans la nouvelle description du monde par la science. Pic de la Mirandole (puis Jérôme Savonarole reprenant les arguments de ce dernier) l'ont beaucoup condamnée. On peut remarquer que ce n'est pas le cas d'astronomes comme Galilée et Kepler qui pratiquaient l'astrologie, de même que Tycho Brahe, ou Cassini, le premier directeur de l'Observatoire de Paris. Dans la préface de ses Tables Rudolphines, Kepler fait observer que l'astrologie, toute folle qu'elle est , est la fille d'une mère sage, et que la fille folle est indispensable pour soutenir et faire vivre sa mère. C'était toujours vrai au temps de Kepler, qui était obligé de faire des horoscopes pour gagner sa vie.

En France, sous la pression des jésuites, Colbert la raye des disciplines académiques et en interdit l'enseignement en faculté en 1666. Le poste d'astrologue royal est supprimé à cette époque. Un Essai de justification de l'astrologie judiciaire (BM. Angoulême MS 23) 1696 ne sera jamais publié.

En Angleterre, elle ne sera rayée des disciplines académiques qu'un siècle plus tard. Isaac Newton l'étudie toujours en université, «pour voir ce qu'il y a de vrai». De fait, les premières tables lunaires calculées ensuite selon la théorie de Newton, furent en premier lieu conçues pour servir aux observations des astrologues.

Glyphes astrologiques représentant le Soleil, la Lune, Pluton et les planètes (comprenant la Terre).

Des Lumières à l'époque moderne

L'astrologie est reconnue par les penseurs des Lumières comme l'exemple archétypal de la superstition, de la croyance dans des forces occultes et supérieures. Pour eux, combattre l'astrologie semble relever d'un combat général mais aussi d'un engagement politique en faveur de la laïcité et du rationalisme, contre l'obscurantisme. Assez paradoxalement, leurs arguments critiques contre l'astrologie apparaissent moins logiques que rhétoriques (utilisation d'arguments essentiellement polémiques[6] ou d'autorité[7] plutôt qu'une démarche raisonnée).

En cette toute fin du XVIIIe siècle, époque du rationalisme triomphant, le divorce entre l'astronomie et l'astrologie est ainsi finalement prononcé.

Au XXe siècle, l'astrologie réapparaît dans des almanachs, magazines, puis émissions radiophoniques. L'astrologie trouve aussi une place énorme dans le mouvement new age.

Ses nouvelles versions affirment intégrer les valeurs symboliques des planètes orbitant au-delà de Saturne et des astéroïdes mais aussi de nouvelles théories : elle recherche une approche symbolique fondée sur la psychologie.

La validité de l'astrologie commence à être étudiée scientifiquement surtout au travers de l'astrologie statistique.

Pratiques actuelles

Les signes du zodiaque, gravure sur bois du 16ème siècle

L'astrologie recouvre au début du XXIe siècle des pratiques et des approches particulièrement différentes, au point qu'il est plus juste de parler d'astrologies au pluriel.

Ces astrologies existent sous plusieurs formes qui changent par leurs symboliques et les techniques utilisées, et sont appliquées à la plupart d'objets différents. La symbolique des astres et de leurs mouvements est particulièrement souple, pouvant changer suivant le contexte et l'école de l'astrologue. Il existe de nombreuses écoles : astrologie humaniste, astrologie psychologique, astrologie conditionnaliste, etc. Elles changent aussi selon les objets ou les domaines auxquels elles sont appliquées, que ce soit par exemple en psychologie, ou comme prévision, en politique, en bourse, en médecine. Chaque objet a des symboliques propres et quelquefois des techniques spécifiques.

Les astrologies les plus en vogue aujourd'hui en occident sont l'astrologie occidentale, fondée sur le calendrier solaire, et l'astrologie chinoise, fondée sur le calendrier chinois. Cette dernière s'est répandue en Europe occidentale vers la fin des années 1970. Ces astrologies existent sous plusieurs formes qui changent par leurs symboliques et les techniques utilisées. Elles changent aussi selon les objets ou les domaines auxquels elles sont appliquées, que ce soit par exemple en psychologie, ou comme prévision, en politique, en bourse, en médecine. Chaque objet a des symboliques propres et quelquefois des techniques spécifiques.

Si les données de base de l'astrologie occidentale restent l'établissement d'une carte du ciel (voir l'article Horoscope), celle-ci est en constante évolution, ce qui induit un certain nombre de divergences entre astrologues. Ces divergences existent dès l'époque respectant les traditions, portent sur différentes méthodes pour le calcul des positions des maisons, renvoyant à différentes écoles d'interprétation).

Au XXe siècle, l'astrologie connaît un regain d'intérêt avec une approche nouvelle. Des ingénieurs, psychologues et statisticiens abordent cette discipline avec une démarche et de moyens de recherche scientifiques. Voir ci-après.

Aujourd'hui, on peut diviser l'astrologie occidentale en trois branches :

  1. une astrologie individuelle, qui s'intéresse au thème de naissance d'un individu,
    • soit sous l'angle de sa psychologie pour lui faire prendre conscience de lui-même (astrologie fortement influencée par la psychologie et les approches psychanalysantes)  ;
    • soit sous l'angle de son chemin de vie, pour lui indiquer les différentes phases de sa vie, moments de transformation, et périodes critiques ;
    • soit sous l'angle de ses relations avec les autres, en mettant en relation les thèmes de naissance de plusieurs personnes.
  2. l'astrologie des horoscopes, directement héritée du Moyen Âge, remise en vogue par les magazines commerciaux dans sa version populaire, qui prétend prédire pour chaque signe astral, les grandes tendances du moment. Cette astrologie devrait certainement plus être reconnue sous l'angle du phénomène social, car elle est extrêmement populaire malgré son imprécision principale. Pour cette raison, cette caricature de l'astrologie discrédite certainement l'astrologie «sérieuse». Fondé (lorsqu'il est établi sérieusement) sur une version simplifiée des modèles astrologiques classiques, l'horoscope est le plus souvent reconnu par le public qui en est friand, comme une simple distraction sans implications.
  3. l'astrologie événementielle, qu'il s'agisse de prédire les grands évènements ou l'évolution de la bourse. L'astrologie boursière a fait son apparition au milieu des années 1990, son but étant de prévoir l'évolution des indices boursiers[8].

Ces pratiques sont actuellement toutes sujettes à critiques ainsi qu'à controverse (voir ci-dessous).

Généralités
L'astronome Copernic en conversation avec Dieu. Jan Matejko, 1872

L'astrologie est depuis longtemps un sujet de controverse et de critiques (philosophique, théologique, scientifique, épistémologique). Principalement développés autour de l'astrologie occidentale, les éléments des débats se sont progressivement généralisés à la totalité des pratiques astrologiques. Quelquefois condamnée dans l'antiquité (l'astrologie, tout comme l'ensemble des arts divinatoires, est interdite par la Bible[9]), elle est progressivement rejetée par la science qui lui reproche son absence de base rationnelle. St Augustin, dès le IVe siècle, («De civitate Dei», VIII, xix) s'élève sur cette base contre la confusion faite entre l'astrologie et l'astronomie.

Ce débat sur les causes, quoique toujours présent, s'est actuellement élargi à une critique objective de la réalité des effets décrits par les astrologues. Aujourd'hui, l'astrologie n'est pas reconnue comme une science, ne disposant pas de bases rationnelles ni de preuves expérimentales, ni n'ayant le caractère de réfutabilité indispensable pour être acceptée comme théorie scientifique. Néanmoins, les défenseurs de l'astrologie affirment que leur expérience personnelle montre des effets indéniables. Un certain nombre de partisans de l'astrologie admettent que leur discipline, n'ayant pas de cadre de référence rigoureux (méthodologie scientifique, recherche reconnue, publication scientifique vérifiée, etc. ), puisse former le champ d'action parfait pour les charlatans, les fantaisistes et les escrocs. Ces pratiques déviantes leur apparaissent de nature à renforcer les a priori.

De ce constat s'est développé un certain nombre de procédés d'analyses et de protocoles d'études conçus pour éclairer de façon objective la réalité des différents phénomènes (voir la section Nature du phénomène étudié).

Se référant au principe essentiel qu'il n'y a pas d'effet sans cause, la science relève deux objections majeures quant à la réalité des phénomènes mis en jeu. L'absence d'effet (les prédictions astrologiques ne font pas mieux que le hasard) et l'absence de cause (il n'y a aucun mécanisme justifiant une quelconque influence astrale). La recherche systématique des effets qui a conduit aux travaux dans le domaine de l'astrologie statistique. Quant à l'absence de cause, rédhibitoire pour un scientifique, elle n'est le plus souvent pas reçue comme un argument pertinent par le monde astrologique, dont la vision du monde se fonde sur l'ressemblance plus que sur les causes efficientes.

Légitimité et légitimation de l'astrologie

Outre l'absence de fondements démontrés (aucune causalité identifiée, absence d'effets récurrents objectivement observables) et le développement de ces explications psychologiques, de nombreuses critiques ont vu le jour quant aux efforts déployés par un certain nombre d'astrologues pour légitimer de façon artificielle leur discipline. De façon comparable à ce que Collins et Pinch ont montré en parapsychologie, on considère généralement qu'un petit milieu d'astrologues «mime» les attitudes de la communauté scientifique. Ils font des expériences de type scientifique, ils publient leurs résultats, et s'efforcent de leur donner une visibilité sociale. Ils tentent ainsi de former une communauté scientifique à partir d'un domaine relevant des croyances respectant les traditions. On peut voir là les effets de la scientifisation de notre société, où la science devient une source de légitimité inévitable. Le terme critique de pseudo-science, caractérisant les pratiques qui revendiquent << verbalement >> la rigueur scientifique sans en appliquer les principes, peut par conséquent s'appliquer à l'astrologie.

Problématique

Les astrologues remarquent inversement une grande difficulté de dialogue avec les sceptiques. Ils soulignent les manifestations d'une hostilité de principe face à des projets d'études collaboratives. Selon eux, les sceptiques rejettent une matière qu'ils refusent d'examiner, évoquant d'autre part l'existence d'une «pression sociale contre l'astrologie». La principale raison du rejet des scientifiques pour l'astrologie leur apparait ainsi plus culturelle que réellement rationnelle.

L'image négative (charlatanerie) de l'astrologie impliquerait que le scientifique qui souhaiterait la défendre publiquement court le risque d'être discrédité par ses pairs. Cette objection est partiellement valide, comme elle met en lumière la tension interne entre «science établie» et la liberté de recherche scientifique (domaines d'études). La critique de l'astrologie par les philosophes des Lumières reste à cet égard l'exemple historique le plus célèbre d'une «critique de principe».

Cependant, il est faux de dire que scientifiques et sceptiques n'ont jamais étudié la question. Bien au contraire, de nombreux protocoles d'expérimentation ont été proposés aux astrologues depuis les années 1970, et de nombreux chercheurs du début du siècle se sont attelés à une étude statistique de l'astrologie (astrologie statistique). Les expérimentations menées dans ce domaine sont cependant limitées par l'absence d'une définition précise de l'effet recherché, et les difficultés de sa caractérisation éventuelle.

La motivation de la lutte contre l'obscurantisme n'est pas en soi un argument contre l'astrologie. Elle peut néanmoins sous-tendre un discours réellement argumenté. La confusion entre les dimensions idéologiques et argumentatives génère un débat fréquemment stérile, difficilement analysable[10]. On citera pour exemple le cas du manifeste contre l'astrologie publié en 1975 par un certain nombre de sommités[11]. Celles-ci présentent simultanément des faits critiques, et des affirmations polémiques, surtout quand elle décrivent l'astrologie comme une «superstition reposant sur la crédulité des gens». Cette dévalorisation est fréquemment l'unique partie du manifeste retenue par les partisans de l'astrologie, qui le résument comme un simple «rejet sans examen» de leur pratique[12].

Argument de la difficulté épistémologique du dialogue

L'impossibilité épistémologique de démontrer l'inexistence d'une chose illustre partiellement la difficulté intrinsèque du débat. Il est en effet impossible de rejeter «a priori» l'envisageable existence d'une influence des astres («absence de preuve n'est pas preuve de l'absence[13]»). Cependant, la longue histoire des recherches sur l'astrologie - pratique prédictive par essence - n'ayant à ce jour pas abouti, on dispose d'une accumulation d'études réfutant la plupart des paradigmes populaires de l'astrologie (voir partie consacrée à l'étude des paradigmes de l'astrologie). Par conséquent, s'il existe une influence des astres, celle-ci semble ne pas être du ressort des astrologies existantes. En effet, au-delà de la recherche d'une théorie démontrant la possibilité d'un effet des astres, les travaux méthodiques cherchant à prouver l'existence de corrélations entre les évènements astrologiques et leurs supposés effets aboutissent à l'infirmation des paradigmes astrologiques. Or, pour pouvoir valider les hypothèses de l'astrologie, il est ab minima indispensable d'observer un effet, avant même de chercher à en expliquer ses tenants.

L'argument de la difficulté épistémologique du dialogue apparait en fait fallacieux. En effet, l'astrologie est une pratique qui ne apporte pas les outils de sa propre réfutabilité, et qui reste par le fait hors du champ d'analyse de l'épistémologie. L'attitude des astrologues est de fait l'exemple retenu par Popper d'un discours qui refuse sa propre réfutation (ou «falsification» selon une mauvaise traduction : on entend par là sa possibilité d'être contredite, réfutée), interdisant ainsi une critique objective de ses affirmations.

L'astrologie cherche quelquefois à produire l'illusion de sa réfutabilité. Certaines études menées par des astrologues retiennent des systèmes expérimentaux qui tendent à produire des résultats toujours positifs[14].

Question de l'enthousiasme du public

La totalité de ces polémiques présente un «cas d'école» d'un intérêt indéniable pour la sociologie des sciences et l'épistémologie.

L'engouement de vastes publics pour une pratique sans effets démontrés continue d'être mis en question, de façon fréquemment particulièrement rigoureuse et critique, par la plupart d'épistémologues et de sociologues. Les représentants des sceptiques (sceptiques anglo-saxons ou français) expliquent l'intérêt pour les horoscopes par l'effet Barnum et ses corollaires. Ces analyses les amènent à considérer publiquement l'astrologie comme une «superstition reposant sur la crédulité des gens»[15]. Ceci est la position le plus souvent adoptée par le monde scientifique.

Le constat de l'enthousiasme du public invite aussi à une double réflexion sur ses implications économiques, mais également sur ses effets psychologiques (comportements induits par la croyance).

Confrontation aux connaissances physiques et astronomiques

Si astrologie et astronomie ont en commun leurs racines historiques (voir Origine historique), les deux pratiques sont désormais entièrement détachées et idéalement différentes (si ce n'est dans leur relative homophonie, toujours source de confusions). L'astrologie ne peut être élevée au rang des sciences physiques à cause de la maigre reproductibilité de ses résultats et de l'absence de causalité établie.

Effet physique réel des astres

  • Influence des étoiles
L'astrologie occidentale prétend que les influences qu'elle décrit sont le fait des planètes, et non de celui des étoiles (qui sont à des années-lumière de nous). L'argument raisonnable selon lequel les étoiles sont trop loin pour avoir une influence physique sur nous, s'appliquerait à l'astrologie sidérale, mais pas à l'astrologie conventionnelle, dite «tropicale».
Pour cette dernière, les planètes seules ont une influence, les constellations servant de «repère» (comme les chiffres sur une horloge). En d'autres termes, l'astrologie «tropicale» ne s'intéresse qu'à des corps appartenant au dispositif solaire, et leurs déplacements comparé au repérage arbitraire que forment les signes du zodiaque.
  • Influence des planètes
L'argument d'une influence gravitationnelle a quelquefois été avancé pour justifier l'existence d'une action à distance, et par conséquent, certains astrologues font des calculs astrologiques sur une base héliocentrique, ce qui pourrait sembler cohérent avec l'explication d'une influence gravitationnelle des configurations planétaires sur l'activité solaire.
À ce jour, aucun effet direct des planètes sur le corps humain n'a été rigoureusement observé. D'autre part, les forces d'attraction en jeu lors du simple phénomène d'attraction Terre-Lune sont , à l'échelle du corps humain, illimitément moindres que ceux qu'exercerait un immeuble ou une armoire.
Enfin, les recherches statistiques (voir plus bas) qui auraient pu permettre de déceler une régularité des phénomènes astrologiques (influences) concluent à l'inexistence d'une telle régularité.

Problématique du rapport entre signes et constellations

Les signes du Zodiaque, qui servent de cadre de référence et d'analyse, correspondent aussi à des constellations localisées sur l'écliptique. Si les traits astrologiques sont associés au passage des planètes dans les limites astronomiques de ces constellations, ce point pose deux nouveaux problèmes.

Icône de détail Articles détaillés : Précession des équinoxes et Constellation.

Les méthodes de calculs utilisées par les astrologues se rapportent à une «carte du ciel» immuable, fixe comparé au point vernal. En regard, l'astronomie a depuis longtemps fait le constat du «déplacement» des constellations dans le ciel (de 30° ou un signe l'ensemble des 2200 ans). Cette dérive est liée au phénomène établi de précession des équinoxes. Le phénomène de la précession des équinoxes entraine une divergence entre la position réelle des astres à l'apparition et leur position affirmée par le signe attribué : actuellement le «zodiaque astrologique» est décalé de près d'un signe comparé au zodiaque des étoiles[16]. Les passages des planètes dans les limites des constellations ne correspondent par conséquent pas à celui des planètes dans les signes. Ce fait conduit à un argument astronomique, fréquemment présenté par les détracteurs de l'astrologie : les rapports précis décrits dans les horoscopes réellement basés sur des conjectures astrologiques chiffrées (calculs astrologiques) décrivent un état des lieux révolu depuis plusieurs centaines d'années. Cet argument a récemment mené à la création d'une astrologie sidérale, fondée non plus sur des mesures internes au dispositif solaire, mais sur la position réelle des étoiles.

D'autre part, lors de sa course le long du zodiaque tout au long de l'année, le soleil traverse treize constellations, les douze du zodiaque plus Ophiuchus. Cette dernière ne fait pas partie des constellations prises en compte par l'astrologie. Plus grave, les planètes -qui peuvent s'éloigner de l'écliptique de sept à huit degrés) traversent quelquefois d'autres constellations[17] : Orion, la Baleine, le Corbeau ou la Coupe, le Sextant...

En pratique, ces faux arguments résultent d'une confusion (volontaire ou non) entre signes et constellations du zodiaque. Les «signes» ne sont que des secteurs réguliers de 30°, conventionnellement décomptés à partir du point vernal. Ils ne sont qu'un dispositif de repérage arbitraire, et utilisé d'ailleurs par les astronomes jusqu'au XVIIIe siècle. Ils n'ont dès l'origine qu'un rapport lointain avec les constellations du même nom, dont les limites et positions sont bien entendu irrégulières.

Icône de détail Articles détaillés : Zodiaque et Signe astrologique.

Prospections envisageables

Il est imaginable de prospecter ces domaines toujours mal connus, et acquérir des données plus précises confirmant ou infirmant l'existence :

  • d'une influence de la position des planètes sur la position du centre de gravité du dispositif solaire comparé au soleil, et l'influence qui pourrait en résulter sur l'activité de ce dernier ;
  • d'une influence gravitationnelle directe de la lune et sa réflexion de la lumière du soleil ;
  • d'une capacité des mécanismes vivants à se mettre en résonance avec des phénomènes cycliques (le plus connu étant bien entendu les rythmes biologiques circadiens).

Rappelons néanmoins que les recherches statistiques (voir plus bas) qui auraient pu permettre de déceler une régularité des phénomènes astrologiques concluent à l'inexistence d'une telle régularité.

D'autres tentatives non classiques ont été imaginées suite aux critiques du monde scientifique.

  • l'astrologie sidérale est issue de l'idée qu'il fallait suivre les étoiles, et non pas le point vernal. C'est cette approche qui est suivie par la tradition indienne et orientale de l'astrologie, mais sa version occidentale forme une construction récente (et assez artificielle) sans lien direct avec ces traditions.
  • l'Astrologie héliocentrique issue de l'idée ce n'est pas la terre qui est le centre du dispositif solaire (C'est certainement fondé, mais on ne peut pas brutalement passer d'un dispositif à l'autre sans adapter la manière d'interpréter. )

Si l'imagination peut extrapoler des moyens par lesquels les positions des planètes nous influenceraient, pour les transits et synastries, la question est toujours plus épineuse dans la mesure où il faudrait en plus mettre en évidence des influences planétaires sur des dispositifs biologiques qui auraient «enregistré» une trace des positions des planètes.

De même, mettre en évidence une explication physique des progressions serait toujours plus ardu, étant donné que le passage symbolique «un an = un jour» ne repose sur aucune base objectivable, si ce n'est précisément la base symbolique. Néanmoins, il faut rester prudent avant de la réfuter, étant donné que le cerveau utilise des mécanismes symboliques. Pour prendre un très mauvais exemple (il faudrait en trouver un meilleur, fondé sur des mécanismes inconscients)  : dans la majorité des cas, les gens ne franchissent pas une lumière rouge néenmoins aucun mécanisme physique n'est capable d'expliquer ce comportement.

Mise en question des effets observés

L'absence de cause identifiée n'interdit pas d'examiner la possibilité d'éventuels effets réguliers (dont la découverte permettrait, le cas échéant, de mieux identifier les causes). L'astrologie statistique est exactement la discipline qui affirme étudier d'éventuels «effets» réguliers, sans que ne soit identifié de cause à ces effets.

Confrontation avec un échantillon témoin

Au contraire de d'autres disciplines ésotériques, l'astrologie annonce qu'elle peut prévoir, surtout, des événements particulièrement précis et aisément vérifiables. En ce sens, des protocoles de tests servant à la juger sont aisés à mettre en place[18]. Ces protocoles comparent les prévisions des astrologues sur des sujets précis à des prévisions aléatoires émises par des sceptiques ou des ordinateurs. Les prévisions des astrologues sont alors validées si elles sont de meilleures qualités que les prévisions aléatoires. On peut citer le test sur 22 prévisions de l'an 2000 entre Elisabeth Tessier qui rédigé régulièrement qu'elle situe son niveau de réussite à 80 %, ou alors 90 %, un sceptique et un ordinateur. Résultat : Ordinateur 8 réussites, Elisabeth Tessier et Sceptique 7 réussites[19]. De nombreuses expériences de ce type ont eu lieu. Le cercle zététique de l'université de Nice a créé le Défi zététique mondial. L'intérêt de ce dernier test est qu'en échange d'un test gratuit, l'astrologue reçoit 200 000 euros en cas de succès. Comme le risque financier est nul pour un gain potentiel énorme, on peut estimer que les astrologues ne se présentant pas à ces tests, ne croient pas à leur don. Après quelques années de fonctionnement, le test fut arrêté faute de combattant. Curieusement, particulièrement peu d'astrologues ont concouru, on peut par conséquent en conclure que la partie de la population qui croit le moins en l'astrologie sont les astrologues eux-mêmes. Toutes disciplines confondues, il y a eu 250 tests et zéro réussi[20].

Un autre test réalisé sur 100 personnes qui jugeaient l'exactitude des prévisions qu'on faisait sur eux montrait que les astrologues avaient précisément le même taux de succès qu'un dispositif aléatoire[21].

Approche statistique

Icône de détail Article détaillé : Astrologie statistique.

A la suite de nombreuses publications

En 1993 parait cependant, dans Les cahiers conditionnalistes, une étude statistique[22] qui démontrerait une corrélation entre les aspects Mercure-Saturne et les qualités de joueur d'échecs. Quoique l'objet théorique de cette étude soit fort restreint, la confirmation de sa validité contredirait le dogme de l'impossibilité d'une influence des astres. Cette étude n'est cependant pas issue de la presse scientifique reconnue au niveau universitaire, et doit par conséquent être prise avec l'ensemble des précautions requises.

Les défenseurs de l'astrologie, comme certains détracteurs des sciences humaines, apparentent quelquefois l'astrologie aux sciences humaines, argüant de l'utilisation de la recherche statistique et d'une étude d'effets sans cause physique établie. Cette comparaison est bien entendu fallacieuse, l'astrologie statistique représentant une activité particulièrement différente de l'astrologie elle-même. Il est à noter que l'astrologie statistique est d'ailleurs une activité particulièrement marginale, dont les principes méthodologiques de base ne sont pas obligatoirement connus des astrologues.

Si l'astrologie définit assez clairement les différentes significations des éléments d'un thème astral (voir symbolisme astrologique), l'étape de l'interprétation n'est par contre pas clairement codifiée. De fait, la complexité de cette interprétation et son caractère subjectif semble plutôt l'apparenter à un art. Les résultats étant toujours présentés comme liés au «talent» ainsi qu'à l'expérience de l'astrologue (pour être recevable aux yeux de ses défenseurs, l'analyse doit être faite par un «praticien compétent»). Par conséquent, il est impossible d'étudier les méthodes astrologiques actuelles selon les critères scientifiques de reproductibilité. Cet aspect est vivement critiqué par les sceptiques, cet argument précis étant précisément utilisé par les charlatans pour opérer une sélection a posteriori de leurs prédictions. Il a été démontré par Henri Broch que la variabilité des résultats présentés par des sujets connus doués correspond exactement aux résultats de prédictions «aléatoires». Cette démonstration, particulièrement aisément reproductible, est consultable dans l'ouvrage Devenez sorcier, devenez savant.

En parallèle, une autre approche se fait jour avec des astro-psychologues qui développent parallèlement un nouveau courant de pensée astrologique, basé sur les connaissances ouvertes par la psychanalyse. Ils rejettent la démarche scientifique appliquée à l'astrologie et en récuse le bien-fondé. Carl Gustav Jung qui défend à ce moment-là les concepts de symbolisme, de synchronicité et d'archétype, craint que «l'influence niveleuse des grands nombres, de prouver quelque chose par la méthode statistique dans le domaine de l'astrologie». Dane Rudhyar, promoteur d'une astrologie humaniste, déclare qu'elle «n'a pas pour objet principal et immédiat de prédire des évènements sous forme de probabilités statistiques, mais d'enseigner […] l'ordre et la «forme» qui font le sens de l'existence individuelle et des luttes jalonnant le chemin de la réalisation de soi».

Question des succès prédictifs

Les prédictions et les conjectures astrologiques sont soumises à la double question de la précision de l'information formulée et de la subjectivité de son destinataire[23]. Il semble intéressant pour qui manipule les résultats d'une prédiction d'analyser le degré d'information qu'elle contient, c'est-à-dire à la fois son caractère informatif réel (voir effet Barnum) et la quantité d'éléments présentés.

Plusieurs éléments cités aux points qui ont précédé (confrontation à un échantillon témoin et approche statistique) apportent une explication objective à l'existence de nombreux succès prédictifs de la part des astrologues. En effet, l'illusion statistique qui consiste à ne présenter que les «succès» (cas des fraudes caractérisées) soit à ne se souvenir que des prédictions efficientes (phénomène purement psychologique) explique de façon rigoureuse une partie réelle des succès présents dans l'imaginaire populaire.

D'autre part, certains succès prédictifs s'expliquent par la probabilité objective de l'occurrence d'un évènement. Exemple fameux : prédire la mort d'un pape dans l'année, durant les dernières années de la vie de Jean-Paul II, était pour les astrologues un pari apparemment facile au vu de la particulièrement mauvaise santé du souverain pontife. Sa longévité a infirmé année après année ces prédictions, présentées comme solides. Il est à noter que l'année de sa mort, ces mêmes astrologues pouvaient comptabiliser cette prédiction comme un «succès».

Les bilans prédictifs des astrologues (récapitulation des prédictions justes, au terme d'une série de séances ou d'une année) ne présentent le plus souvent que les «succès» prédictifs, occultant les erreurs. Si on suppose la précision identique des prédictions, cette comparaison s'avèrerait néenmoins intéressante. La constitution de la plupart de ces bilans prédictifs par les zététiciens démontre, selon le modèle présenté plus haut, que les succès sont attribuables au hasard dans l'ensemble des cas étudiés.

Comportements induits par la croyance en l'astrologie

Des études sérieuses montrent enfin que la croyance en l'astrologie induit une modification des comportements des croyants, qui peuvent présenter une réelle tendance à conformer leurs actions avec les «prédictions» de l'horoscope[24]. Le facteur psychologique apparait par conséquent essentiel dans la compréhension de l'enthousiasme pour l'astrologie, mais aussi dans l'interprétation des phénomènes.

Astrologie et pouvoir politique

Dans l'Empire romain, alors même que l'astrologie est particulièrement populaire, les astrologues furent mis hors la loi par décret dès 130 avant J. -C. La «mode» astrologique continuant, l'empereur Tibère met en place une législation restrictive des pratiques divinatoires et impose des critères de qualité à la profession d'astrologue (sous la suggestion de son conseiller Thrasyllus, lui-même astrologue). Ces législations sont renouvelées un siècle plus tard par Hadrien, lui-même astrologue amateur.

On retrouve la même préoccupation mille ans plus tard, lorsque Alphonse X de Castille, auteur de traités astronomique et astrologique, édicte que «La divination du futur par les astres est autorisée pour les personnes correctement constituées à l'astronomie».

Jusqu'à la fin du XXe siècle, en France, le Code Pénal comportait dans sa partie règlementaire l'article R-34 sanctionnant «les gens qui font métier de deviner ou de pronostiquer». Cet article a été supprimé par la réforme du code pénal, sous la présidence de François Mitterrand[25].

On peut néanmoins remarquer que la Loi sanctionne des pratiques et des faits, non des pensées : ces interdictions ne s'adressent par conséquent pas à l'astrologie comme telle, mais aux troubles sociaux qu'entrainent les pratiques des charlatans qui s'appuient sur l'astrologie. En un sens, dans le domaine de l'astrologie, la loi ne sanctionne pas l'influence indue des astres, mais bien l'influence indue des astrologues.


Question du libre arbitre
Ptolémée

Dans le Tetrabiblos, Ptolémée répond déjà à la critique centrale de l'astrologie, son lien avec le déterminisme, en affirmant : «Les astres inclinent mais n'obligent pas». De même, il souligne l'importance de la situation de naissance du sujet (hérédité génétique et sociale) dans les interprétations : «Le ciel ne donne pas à l'homme ses habitudes, son histoire, son bonheur, ses enfants, sa richesse, sa femme… mais il façonne sa condition».

Le relai de cette critique est pris par les théologiens, pour lesquels la doctrine astrologique met en danger la notion de responsabilité individuelle de l'homme face à ses actes. On trouve trace de cette préoccupation dès l'interdiction biblique (Deutéronome 18 :10-12)  : «On ne trouvera chez toi personne qui fait le métier de devin et de mage», interdiction relayée par les moqueries des prophètes (par exemple, Isaïe 47 :12-14). Au Ve siècle, le concile de Tolède déclare «si quelqu'un croit devoir ajouter foi à l'astrologie ou à la divination, qu'il soit anathème». Au XIIe siècle, Thomas d'Aquin rédigé, dans sa Somme théologique : «Énormément d'hommes obéissent à leurs passions, auxquelles le sage résiste. C'est pourquoi, le plus fréquemment, ce qui est prédit selon l'observation des astres au sujet des actions humaines se vérifie», les actions humaines en question concernant par exemple les labours ou la navigation, sur laquelle il mentionne l'influence de la Lune. Mais il indique aussi, reprenant un argument d'Origène : «il faut bien se garder de croire que la liberté de l'homme soit soumise à l'influence des astres ; car alors, il n'y aurait plus de libre arbitre, sans lequel les hommes ne feraient aucun acte de vertu, digne de récompenses, ni aucune mauvaise action qui méritât d'être punie». Il s'oppose par conséquent au déterminisme astral intégral, qui conduirait à la négation du libre arbitre ainsi qu'à l'idée d'une production planétaire (et par conséquent hérétique) du divin (cf. Dante).

Pour le théologien, ce n'est pas l'idée que les astres puissent avoir une influence sur le comportement humain qui est en soi condamnable. Ce qui est «une abomination devant l'Eternel» (Dt 18 :12) c'est d'accorder une importance absolue à cette éventuelle influence au point de suggérer que le destin «est rédigé», et par conséquent que les hommes ne sont pas libres.

Loin de nous laisser impressionner par le déterminisme et par la fatalité que propagent les astrologues (même sans le vouloir), libérons-nous, et diminuons les astres. Qu'ils nous éclairent et nous aident, mais sans toucher notre pleine responsabilité et liberté. (Thomas d'Aquin, Lettre à Réginald de Piperno)

Notes et références

  1. Comme développé dans la revue encyclopédique du collectif remise, article «astrologie», en particulier complet, dont une partie de cet article est beaucoup inspiré
  2. Jean-Marie Durand, Les cieux, premier livre de lecture... in Les Dossiers d'Archéologie, Astologie en Mésopotamie, n°191, mars 1994
  3. Michaël Richard, Doctorant à l'Université de Paris I, Les Dossiers d'Archéologie n°191 - Mars 1994
  4. ab W. E. Peuckert, L'astrologie, son histoire, ses doctrine, Petite Bibliothèque Payot, n°378, Paris, 1980, isbn : 2-228-33780-3
  5. (fr) Images qui plus est grande résolution du zodiaque du monastère Voroneţ
  6. «La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille particulièrement folle d'une mère particulièrement sage. » (Voltaire).
  7. «aujourd'hui, le nom d'astrologue est devenu si ridicule qu'à peine le bas peuple ajoute-t-il quelque foi aux prédictions des almanachs» L'encyclopédie de Diderot, article sur l'astrologie - Cité par «Que sais-je» sur l'Astrologie.
  8. Voir par exemple les ouvrages de Jean-François Richard : La Bourse serait-elle aussi gouvernée par les astres ?, Editions Arnaud Franel, 1998 et Bourse, ce qu'anticipent les astres jusqu'en 2010, Editions du Rocher, février 2005
  9. DT 18 :10-12, on en trouve un lointain écho dans GA 5 :19-21 et Ap 21 :8.
  10. Revue encyclopédique remise, article Astrologie, 2005
  11. «Objections to astrology» in The Humanist 35.5, 1975. Déclaration de 186 personnalités scientifiques de renom (dont 18 Prix Nobel). Voir site sceptique
  12. En 1976, Feyerabend s'est lui-même rendu coupable d'une confusion entre les différents niveaux du discours. «Si vous aviez un seul bon argument, quelle serait l'utilité de tant de signatures ? (... ) Tout ce qui porte un nom dans les sciences l'a prêté pour soutenir un document qui est un gouffre d'ignorance et d'inculture.» (Feyerabend, in Dialogues sur la connaissance; trad. fr. aux éd. du Seuil, 1996, p. 98. ) On notera en effet que la présence d'un argument d'autorité n'implique en rien la faiblesse du raisonnement, et que l'affirmation de Feyerabend est elle-même non étayée. L'action de «faire front contre» l'astrologie «par principe» reste certes critiquable et la démarche des signataires s'identifie bien à la logique de «relativisme» combattue par Feyerabend. Néanmoins, les qualifications «ignorance et gouffre d'inculture» apparaissent une symétrique pétition de principe.
  13. «L'absence de preuve n'est pas preuve de l'absence : l'absence de relation entre deux phénomènes reste impossible à prouver (les progrès de la science peuvent apporter demain l'explication [à l'astrologie] qui manque actuellement). » Daniel Kunth, Philippe Zarka, in Que sais-je - L'Astrologie (2005), p. 86
  14. Critique des astronomes Zarka et Biraud
  15. cfr http ://www. sceptiques. qc. ca/assets/docs/qs51p13. pdf Déclaration de 186 personnalités scientifiques de renom (dont 18 Prix Nobel) ]
  16. ce qu'on peut aisément constater en comparant les dates du passage du Soleil dans les signes et dans les constellations, voir les articles Signe astrologique et Zodiaque.
  17. Ou «rebroussent chemin» comparé à l'ordre zodiacal : ainsi, à 320° de l'écliptique, les planètes en déclinaison nord font une petite incursion dans le [[verseau (constellation) |]] avant de replonger dans la constellation du [[capricorne (constellation) |]].
  18. Cercle Zetetique : Match Teissier - CZLR
  19. Résultats du Match Teissier/CZLR sur l'année 2000
  20. Cercle Zetetique : Defi : historique et bilan provisoire
  21. Astrologie : science, art ou imposture ? par Stanislas Antczak
  22. cfr. article «preuves statistiques» sur le site www. astrologue. org
  23. Ce paragraphe est beaucoup inspiré de l'article Astrologie de la revue encyclopédique remise.
  24. Une influence de l'horoscope sur la santé des Blancs et des Chinois en Californie - Afis - Association française pour l'information scientifique
  25. Lui-même amateur connu de consultations astrologiques.

Bibliographie

Généralités

  • Il y a eu plusieurs éditions de L'Astrologie dans la collection «Que sais-je ?» des Presses Universitaires de France (PUF)
    • version 1951 (multiples rééditions actualisées jusque dans les années 80, épuisée), par Paul Couderc, avec une approche scientifique attaquant l'astrologie (en relation avec l'Union rationaliste)
    • version 1989 (retirée de la vente), par Suzel Fuzeau Bræsch, pro-astrologie
    • version 2005, par Daniel Kunth et Philippe Zarka, texte qui rappelle quelques définitions et évidences et montrent mais aussi l'astrologie se place en dehors du domaine scientifique, par le défaut de sa méthode

Astrologie non occidentale

  • Jean Bottero, «L'astrologie mésopotamienne : l'astrologie dans son plus vieil état», in Béatrice Bakhouche, Alain Moreau et Jean-Claude Turpin, Les astres. Les astres et les mythes, Montpellier, 1996, t. I, p. 159-182.
  • Jacques Helbronn, Le monde juif et l'astrologie, histoire d'un vieux couple, Milan, Archè, 1985, 433 p.

Astrologie à Rome

  • Béatrice Bakhouche, L'astrologie à Rome. Louvain : Peeters, 2002, 241 p. (ISBN 2-87723-632-3).
  • Béatrice Bakhouche, Alain Moreau et Jean-Claude Turpin, Les astres, tome I : Les astres et les mythes. la description du ciel. Actes du Colloque mondial de Montpellier (23-25 mars 1995), Publications de la Recherche, Université Paul Valéry - Montpellier III, 320 p. (ISBN 2-905397-96-9).
  • Béatrice Bakhouche, Alain Moreau et Jean-Claude Turpin, Les astres, tome II : Les correspondances entre le ciel, la Terre et l'homme. Les «survivances» de l'astrologie antique. Actes du Colloque mondial de Montpellier (23-25 mars 1995), Publications de la Recherche, Université Paul Valéry - Montpellier III, 296 p. (ISBN 2-9053-97-98).
  • Béatrice Bakhouche, Les textes latins d'astronomie : un maillon dans la chaîne du savoir. Louvain : Peeters, 1996, 347 pages, (ISBN 2-87723-292-1).

Astrologie occidentale

  • Speculum astrologiæ. Quod attinet ad judiciariam rationem nativitatum atque annuarum revolutionum : cum nonnullis approbatis Astrologorum sententiis. Rerum catalogum sequens pagina indicabit. [Avec :] - Compendium de stellarum fixarum observationibus. Opus mathematicæ studioso utilissimum. - Tabulæ resolutæ astronomicæ de supputandis siderum motibus, secundum observationes Nicolæ Copernici, Prutenicarumque Tabularum. Lyon, Phillipe Tinghi (imp. par Pierre Roussin), 1573. Ce «Miroir de l'astrologie» de Francesco Giuntini est , selon Caillet, «un des plus célèbres et le principal monument de l'Astrologie ancienne». Ce traité particulièrement complet, hormis une défense de l'astrologie, donne les nativités de particulièrement nombreux personnages célèbres et des tables astronomiques selon Copernic.
  • Richard Pellard, Manuel d'astrologie universelle, Editions Dervy 1991. Une approche «rationnelle» et conditionaliste de l'astrologie contemporaine.
  • Jacques Vanaise, L'Homme-Univers, éditions Le Cri, Bruxelles, 1993
  • Jacques Vanaise, La Légende des Signes (Le zodiaque : un échiquier de vie), éditions Le Cri, Bruxelles, 2005
  • Charles Vouga, Une astrologie pour l'ére du Verseau, Edition du Rocher
  • Charles Vouga, Astrologie expérimentale, Edition du Rocher. Une approche «non causale» des «phénomènes astrologiques».

Analyse critique

  • Henri Broch, Au cœur de l'extra-ordinaire, Editions Book-e-book. Ouvrage consacré aux pseudo-sciences et croyances erronées, avec un long chapitre consacré à l'astrologie, ses principes, ses failles de raisonnement et ses aberrations.
  • S. Bret-Morel, Le déclassement de Pluton, à moyen terme un enjeu majeur pour l'astrologie ? [1] [2] [3] [4], 2007. Dossier critique sur les questions gênantes que devraient poser prochainement les nouvelles planètes naines à l'astrologie : technique, méthodologie, génération d'un symbolisme astrologique.
  • S. Carlson, A double-blind test of astrology, Nature, 318, pp. 419-425, 1985.
  • Hugues de Chanay, «Impatience dans l'azur : les pages d'horoscopes d'Elisabeth Teissier», in Ch. Boix (2007, éd. ) Manipulation, argumentation, persuasion, Paris : l'Harmattan, 295-342.
  • R. Culver & P. Ianna, Astrology : true or false ?, Prometheus books, New-York, 1988.
  • Suzel Fuzeau Bræsch, La Preuve par deux, Robert Laffont, 1992. C'est un ouvrage «pro astrologie»
  • Frédéric Lequevre, Astrologie : art, Science ou Imposture ?, collection Zététique, Horizon Chimérique, Bordeaux (1991) ISBN 2-907202-25-1
  • Jean-Paul Krivine, Mars ne s'intéresse pas aux sportifs [5], De nouvelles planètes dans la mare des astrologues [6]
  • D. Lesueur, l'astrologie en questions, Ciel et Espace N° 254, janvier, p. 32
  • Galipernic Newstein (de : Galilée, Copernic, Newton, Einstein) L'astrologie ou comment avoir toujours raison, Ciel et Espace N° 254, janvier 1991, p. 36
  • Jean-Claude Pecker, 5 réponses à un amateur d'astrologie [7], L'astrologie et la science, La Recherche N° 140, janvier 1983, p. 118 (voir aussi le numéro 142, pp. 371-372 ; Astrologie : le débat continue, réponses à G. Preschoux et M. Gauquelin.
  • Michel de Pracontal, L'imposture scientifique en 10 leçons, Poche/Biblio Essais, 1986.
  • L'article astrologie de la Revue encyclopédique remise édité par le collectif remise. Document de synthèse présentant un historique détaillé et spécifiquement bien sourcé sur la controverse (présentation accessible du discours sceptique).
  • Michel Rouzé, La Néo-astrologie au banc d'épreuve, cahier AFIS N° 125, septembre, p. 1, 1982, L'astrologie mesurée par le physicien, Science et Vie N° 825, juin, p. 62, 1986
  • Évry Schatzman, La croyance en l'astrologie et l'honneur de la presse, Le Monde, 4-5 janvier 1987, p. 30

Sites critiques

Sites pro-astrologie

Iconographie

Les 12 signes astrologiques du Zodiaque
Bélier
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Taureau
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Gémeaux
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Cancer
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Lion
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Vierge
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Balance
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Scorpion
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Sagittaire
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