Jean Taisnier

Jean Taisnier est un musicien, astrologue et mathématicien né à Ath, en Belgique en 1508 et mort à Cologne, Allemagne en 1562.



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Jean Taisnier

Jean Taisnier (Johannes Taisnerius) est un musicien, astrologue et mathématicien né à Ath, en Belgique en 1508 et mort à Cologne, Allemagne en 1562.

Son nom

Taisnier, comme il eut soin de maintenir lui-même l'orthographe de son nom dans tous ses ouvrages, alors que ses concitoyens prononçaient Tainiëre et écrivaient : Tagnière, Tesnière, Taingnier, etc., Taisnier doit avoir la signification de tanière. L'ensemble des étymologistes tirent ce mot de tasnière, tassenière, tassonière, taissonière, qui est la retraite du blaireau : taisson, tèson, tasson. Des localités portent ce nom : Taisnières-en-Thiérache, Taisnières-sur-Hon, et aussi des lieux-dits : tassenière, surtout à Bousval (arrondissement de Nivelles), où le blaireau s'appelle tasson ; à Wavre se rencontre le nom de famille : Tasnier. Le premier porteur du nom de famille a dû l'emprunter à son village d'origine : Taisniëres-sur-Hon ou au voisinage boisé de sa demeure : de le tassenière ou taissenière, de le taisnière, del taisniëre, Taisnière, Taisnier.

Quoi qu'il en soit, Jean Taisnier, devenu docteur en droit, fit comme ses pareils. Il se donna des armoiries. Il prit des armes parlantes. Son Opus mathematicum, imprimé à Cologne en 1562, est orné de son portrait gravé cette année et où on voit un écusson : à l'ours muselé posé sur une terrasse et surmonté d'un chef trilobé.

Comme Taisnier y est dit âgé de 53 ans, on en a conclu qu'il était né en 1509. Mais aussi Vander Stræten l'a fait remarquer [1], cet écusson figure déjà dans l'Astrologiæ judiciariæ Ysagogica, édition de 1559. Le trilobe y est remplacé par un chevron et l'ours semble sortir du rocher qui lui sert de tanière. Cette figure astrologique, où l'écusson de Taisnier est entouré des douze maisons du ciel, sert d'explication à la phrase suivante : «Exempli gratia, natus est quidam in celebri oppido Hannoniæ Ath. 2 septembris. anno 1508. hora 6. M. 3 ante meridiem...» Nous pouvons en conclure qu'avec une précision impossible à rencontrer à cette époque privée d'état civil, nous possédons la date exacte de l'apparition de Taisnier, le 2 septembre 1508, qu'en septembre 1561 il était âgé de 53 ans accomplis, et en 1562 il était dans sa cinquante¬quatrième année. Tout au début de son volumineux Opus mathematicum [2], qu'il n'a pu écrire entièrement en 1562, il se dit âgé de 53 ans, LIlI annos nunc natus.

Sa famille

Jeunesse et études

Jean Taisnier naquit à Ath le 2 septembre 1508. Comme ses parents, comme tous ses concitoyens, il parlait le patois de sa ville natale. Publiant son premier livre en italien, il réclame l'indulgence du lecteur habitué à la langue romaine. La terre du Hainaut est son excuse mais aussi la langue belge qui fut sa nourricière pendant son enfance [3]

Il suivit les cours du collège qui avait été fondé à Ath à peu près un siècle jusque là. Jean suivit-il ensuite les cours de l'Université de Louvain et y prit-il le grade de docteur en droit civil et en droit canon, dont il se pare au frontispice de tous ses travaux à partir de 1558, mais non dans ceux de 1548 à 1550 ? On ne trouve cependant pas trace de son passage à Louvain et il est presque certain qu'il n'y reçut pas le titre de docteur. Toujours est-il que le 17 février 1531, âgé de 22 ans à peu près, il est désigné sous le nom de «maistre Jehan Tayniëre». Déjà à cette époque, probablement pour terminer ses études, il avait revendu à son frère Joachim sa part dans l'héritage paternel.

Est-ce parce que son père était commerçant qu'il s'applique si fort aux mathématiques, au point de les avoir enseignées dans plusieurs académies ou universités ? Il publia sur cette matière divers ouvrages en 1548, 1550 et 1559. Il s'en occupa cependant davantage au point de vue divinatoire et s'appliqua trop à ces fausses sciences de l'astrologie, de la chiromancie, de la physiognomonie. Son gros ouvrage, Opus mathematicum, qui n'a des mathématiques que le titre, réunit tout ce qu'il écrivit dans ce domaine.

Il fut, comme son frère Joachim, un excellent musicien ; la musique était reconnue d'ailleurs comme une branche des mathématiques. Il fut en état de l'enseigner aux autres et il fut chantre dans la chapelle de l'empereur Charles¬Quint. Plus tard il dirigea, comme maître, la chapelle musicale de l'archevêque de Cologne. Parmi les œuvres dont il avait annoncé la publication figure un traité important sur la musique.

Dès son troisième ouvrage, en 1558, il s'intitule poëta laureatus. S'est-il réellement adonné à la poésie, en dehors des pièces en" distiques qu'il publia en tête de ses divers ouvrages, conformément aux usages de cette époque? Pour en revenir aux mathématiques, disons qu'il les enseigna dans diverses écoles supérieures, à Rome, à Florence, à Venise, à Ferrare [4]) ainsi qu'à Bologne, à Padoue, à Palerme [5]. Dans toutes ces villes, il a confié, dit-il, à l'imprimerie des marques de son érudition. Cette assertion est vraie, du moins pour Ferrare, où il publia son premier ouvrage connu, en 1548, et pour Palerme (1550).

Était-il prêtre ? Il est complexe de l'affirmer, quoiqu'il se qualifie de presbyter à la fin de l'épitre dédicatoire de son Traité sur l'aimant (Cologne, 1562). Il était alors maître de la chapelle de l'archevêque, et les maîtres de chapelle, même laïques, avaient rang de prêtre et en prenaient le nom. Nulle part, dans les documents ni dans ses ouvrages, on ne le voit porter de titres de révérend, de père, de bachelier en la S. Théologie. Il est vrai qu'il reçut une prébende de chanoine à Leuze. Mais c'était, comme il l'a rédigé lui-même, un de ces bénéfices dont l'Empereur aimait à gratifier les chantres de sa chapelle. C'était une pension qui le dispensait de mieux les payer.

Une vie vagabonde

Sa vie fut des plus vagabondes. Il se vante lui-même d'avoir parcouru toute l'Europe, la plus grande partie de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique. Disons cependant qu'il y a là de la forfanterie et du charlatanisme. Il ne semble pas qu'il ait jamais mis le pied en Asie ni en Amérique [6]. 11 alla en Afrique avec les expéditions de Tunis et d'Alger, vécut essentiellement en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Allemagne.

S'il fut prêtre, ce fut un singulier prêtre. Car en 1551 [7], il prit part à une expédition de Naples à Reggio de Calabre, pour en repousser les Turcs. Il fut mis à la tête d'une troupe de Germains, parce qu'il connaissait leur langue, et combattit énergiquement avec eux. En la même année 1551, nous le voyons armé d'un poignard, d'un glaive, couvert d'une cuirasse et toujours accompagné de sa troupe d'Allemands.

En 1531, il était docteur, car il est qualifié maître Jean Taisnier. Il parait peu probable qu'après cela il fût devenu un des cinquante ou soixante chantres de Charles-Quint et qu'il ait consenti à enseigner aux enfants de la chapelle impériale les éléments du latin en qualité de maître d'école.

Il est certain qu'en 1535 il était attaché comme chantre à la chapelle de l'Empereur, sacellanus et cantor domesticus. C'est à ce titre qu'il prit part à l'expédition de Tunis dont il parle à plusieurs reprises et où Charles-Quint, par un indult, le gratifia d'une prébende à Leuze, ce qui semble indiquer que ses services remontaient déjà à plusieurs années.

En 1538, il se trouvait à Tolède avec l'Empereur [8]. Charles-Quint fit à Tolède, le 1er novembre 1538, l'ouverture des Cortès générales de Castille dont la dissolution eut lieu le 1er février 1539.

L'année 1541 le vit à Valladolid, et , à la fin d'octobre, devant Alger, où la chapelle accompagna Charles-Quint dans sa funeste expédition.

Lorsque devint-il maître d'école des enfants de la chapelle de l'Empereur ? Il n'est mentionné comme tel qu'à partir de 1542, année pendant laquelle il écrivit à Marie de Hongrie pour être mis en possession de la prébende de Leuze.

Il enseigna les mathématiques à Rome en 1546 et 1547 dans les écoles publiques, aux frais de l'Université. Il professa de même à Ferrare en 1548, et cette année il y publia son premier ouvrage connu. C'était un bref manuel classique, rédigé en italien, ébauche du traité de l'Anneau sphérique qu'il édita en latin à Palerme (1550) ainsi qu'à Anvers (1559).

De retour à Rome en 1549, il passe bientôt à Palerme. Il y séjourne au service du R. D. marquis Pierre Tagliania, archevêque de Terre-Neuve, cardinal de Palerme [9]. Le cardinal-archevêque l'avait rencontré à Trente et l'avait chargé de lui ramener de Flandre à Palerme dix chanteurs et deux jeunes sopranistes. Il remplit à la cathédrale les fonctions de phonascus [10], maître des choraux, pendant deux ans, par les ordres du cardinal, y donna des leçons de mathématiques [11] et y édita le traité de l'Anneau sphérique. Il y fabriquait des instruments astronomiques, moyennant finances : sphère matérielle, rayon astronomique, anneau sphérique, etc.

L'année 1551 fut mouvementée pour notre Jean Taisnier. On le voit à Trapani, en Sicile[12], à Naples, d'où il prend part, à la tête d'une troupe d'Allemands, à une expédition pour protéger Reggio de Calabre contre les Musulmans. Il y court de grands dangers (août 1551)  ; Reggio délivrée, il revient à Naples par Seminara.

Fatigué de tant de voyages, de tant d'aventures, Taisnier aspirait au repos. Il accepta par conséquent assez difficilement, à Rome, en I552, de diriger les quelques musiciens entretenus par le cardinal François de Mendosa. Mais ce dernier se préparait à se rendre aux Pays-Bas auprès de Charles-Quint. L'occasion était bonne pour revoir la patrie sans bourse délier. On se reposa quelques mois à Florence ainsi qu'à Venise; on célébra le carnaval à Trente pendant quatre jours. Enfin on se trouva à Malines au mois d'août de cette année

Certains biographes supposent qu'il cessa ses fonctions de chantre et de pédagogue en 1558, à la mort de l'Empereur. Ils oublient que Charles abdiqua aux Pays-Bas en I555, en Espagne en 1556 [13]. C'est au moment de l'abdication de Bruxelles que les fonctions de Taisnier ont dû prendre fin. C'est pour ce motif que nous le trouvons à Lessines pendant les années I555, I556 et 1557, à la tête d'une école supérieure, espèce de collège où, avec cinq sous-maîtres, il enseigna à plus de quatre cents élèves, dont plusieurs de la noblesse, le grec, le latin, l'espagnol, le français et d'autres langues, hormis la musique.

A partir de 1558, il se trouve à Cologne [14]. On voit que Taisnier, fatigué de ses courses et accablé par les années, dit-il, quoiqu'âgé de 50 ans uniquement, était venu se reposer à Cologne, où il donnait des leçons spécifiques et même publiques, à l'Université. Chaque année, pour se retremper, il aimait à parcourir les forêts et les montagnes voisines. C'est là qu'il publia ses derniers ouvrages : de Sphæræ materialis fabrica et usu (1558), de Usu sphæræ materialis (1559), Astroiogiæ judiciariæ Ysagogica (1559), Opus mathematicurn (1562), de Natura magnetis (1562).

Il devint maître de la musique de la chapelle de l'archevêque-électeur, à qui il dédia son dernier ouvrage : de Natura magnetis et ejus effectibus. C'était Jean Gebhard [15], des comtes de Mansfeld, archevêque et prince-électeur, archichancelier de l'Empire en Italie.

Bullart [16] le fait mourir vers la fin du XVIe siècle. Niceron fait remarquer avec raison qu'on ne peut guère placer sa fin au delà de 1562, car, après avoir donné au public plusieurs ouvrages dans les années antérieures, il en avait promis d'autres qui n'ont point paru et on n'entend plus parler de lui. La constitution de Taisnier devait être épuisée ? Comme son maître Charles-Quint, si robuste cependant, il était extrêmement fatigué d'avoir tant voyagé des Pays-Bas en Espagne, de là en Afrique, de Tunis ou d'Alger de nouveau en Espagne, puis en Italie, d'Espagne ou d'Italie en Flandre. Il aimait trop à converser amicalement, mixtis poculis en entrechoquant les verres, comme on le voit à l'ensemble des pages du livre VI de son Opus mathematicum. Outre le vin, il avait un faible pour la bonne chère, et fréquemment il fait mention des banquets où, en vrai chantre, il s'attardait avec ses confrères de la chapelle.

Du reste, la complexion habituelle des membres de sa famille ne lui a pas permis de dépasser l'âge de 53 ou 54 ans qu'il avait atteint en 1562-1563. Son père, Thomas, mort avant 1522, n'a pas dû aller au delà de 60 ans. Son frère aîné, Joachim, jeune homme en 1522, mourut en 1535, n'ayant apparemment pas atteint la quarantaine. Le cadet, Pierre, était mort en 1530, n'ayant probablement que 20 ou 21 ans. Sa sœur, Françoise, morte avant le 13 février 1558, n'avait certainement qu'une soixantaine d'années, et son neveu, Julien, né en 1532, mourut à Anvers en 1585, âgé aussi de 53 ans. C'est par conséquent avec une grande apparence de raison qu'on place la mort de Jean Taisnier en 1562, au plus tard en 1563.

Jean Taisnier était-il un plagiaire ?

Taisnier a été accusé de plagiat avec virulence, pour trois de ses ouvrages au moins. Plu¬sieurs biographes ont reproduit ces attaques avec complaisance. Sans vouloir infirmer ces accusations ni les discuter, il est permis cependant de faire la remarque que Taisnier ne fut certainement pas plus plagiaire que la majorité de ses contemporains. Loin de cacher ses emprunts, Taisnier a toujours donné une longue liste des auteurs consultés.

Gabriel Naudé a traité notre écrivain d'insigne plagiaire, impudent et effronté, pour avoir volé le livre tout entier de Barthélemy Cocles, de Bologne, et l'avoir inséré tout entier dans ses œuvres de mathématiques. Il s'agit de l'ouvrage suivant : Barptolomæi Coditis Bononiensis, naturalis Philosophiæ ac Medicinæ Doctoris, Physiognomoniæ et Chiromantiæ Compendium, Argentorati, anno M. D. XXXIIII [17]. Taisnier a copié, hormis les figures, dans son Opus mathematicum (livre VII, pp. 452-472), tout le traité de Physiognomonie, soit 29 pages. Il n'a rien pris du livre de Chyromancie qui suit sous le nom de Andreas Corvus Mérandulanus, pseudonyme de Cocles. Ce compilateur qu'est Taisnier ne se limite pas à citer parmi ses sources Coclès et Andreas Corvus, qu'il croit différent du précédent, et Tricassus ainsi qu'Antiochus Tibertus (p. 24).

En même temps, Naudé a accusé Taisnier d'avoir dérobé son Traité de l'aimant à un Français, Pierre Pèlerin, dont l'ouvrage est intitulé : PETRI PEREGRINI MARICURTENSIS De Magnete, sui Rota perpetua motus, hbellus. Augsburgi in Suevis, 1558. C'est toujours avec raison que Taisnier est accusé d'avoir copié le Traité de l'aimant de Pèlerin. Il l'a fait moins impudemment que pour le Traité de chiromancie de Cocles. Il a démarqué l'ouvrage s'est attaché, d'un effort plutôt puéril, à celer son larcin en remplaçant les expressions de Pèlerin par des synonymes, en changeant la construction des phrases et l'ordre des mots. Son style, digne du XVIe siècle, est fréquemment plus serré, plus précis que celui de son modèle, à l'allure plus archaïque et il a enrichi le Traité de l'aimant de figures assez grossières et qu'il a empruntées aussi.

Enfin Taisnier est accusé par Jean-Baptiste Benedicti, dans l'Avis au lecteur de son ouvrage : De gnomonum umbrarumque solarium usu [18], imprimé à Turin en 1574, d'avoir volé entièrement, sans en changer rien que le nom de l'auteur, l'opuscule : Demonstratio proportionum motuum localium contra Aristotelem, et alios philosophos, qu'il avait édité déjà longtemps jusque là et dont il avait publié une seconde édition à Venise en 1554.

«Cet homme vain, rédigé Benedecti, particulièrement étranger à toute science mathématique, craignit avec raison, à cause de sa crasse ignorance, de retrancher une seule syllabe ou de rien ajouter à notre traité. Il a cru, je pense, que j'étais déjà mort et ne pourrais le convaincre de vol. Il s'est qualifié de docteur en droit et de directeur de chapelle musicale, comme s'il appartenait à un musicien d'enseigner le droit ou à un jurisconsulte de diriger une chapelle. Traitant de l'aimant et des mouvements, nulle part dans les titres il ne se appela mathématicien, mais poète. Il a cru probablement que c'était l'affaire d'un poète, d'un musicien ou d'un avocat de disserter sur les mouvements naturels des corps. Mais où cet «infâme imposteur» a menti, c'est en affirmant, dans la préface de l'opuscule usurpé, qu'il a donné à Ferrare et ailleurs des leçons de mathématiques à plus de trois cents auditeurs, tandis qu'en Italie on n'a jamais vu un mathématicien, même de premier renom, en grouper plus de la sixième partie au pied de sa chaire.»

Quant à Taisnier, il avait pris les devants. Il a démontré, affirme-t-il, les erreurs d'Aristote, en présence du cardinal Crescentius, de l'évêque Ponsettus et d'un nombre presque illimité d'auditeurs. L'un d'eux se serait emparé de ses paroles et les aurait confiées à la presse.

Conclusion

Taisnier apparaît comme un homme plein de jactance et de vantardise, lançant ses ouvrages avec des réclames de charlatan qu'on ne rencontre pas chez les grands mathématiciens, tels que Gemma Frison. Il a bien entendu plagié trois de ses rédigés, mais il s'est montré ailleurs plein d'érudition. Il avait sans doute énormément de lecture. On peut toujours lui reprocher ses goûts pour l'astrologie, la chiromancie et toutes ces fausses sciences que nous répudions volontiers actuellement, mais qui avaient toujours énormément d'adeptes parmi les savants, même dans la première moitié du XVIIe siècle.

Mais Taisnier était aussi un scientifique accompli de son temps, un juriste, un médecin, un mathématicien, un philosophe et un musicien. Il a rédigé au moins un ouvrage sur l'astrologie (à savoir que l'astronomie et l'astrologie étaient interdépendantes à cette époque. Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que le savoir scientifique sur le cosmos soit distingué de la fantaisie des interprétations) et des traités sur divers thèmes scientifiques, tels que les propriétés des aimants, les instruments d'astronomie ou le planisphère. Il est réputé pour avoir fait diverses expériences scientifiques et technologiques. Ses voyages en Europe, Afrique, Asie et même en Amérique, ses connaissances dans les sciences et les arts occultes en font un excellent exemple de l'homme parfait de la Renaissance.

Notes et références

  1. VAN DER STRÆTEN, La musique aux Pays-Bas, t. III, p. 240, note.
  2. Opus mathematicum, caput II, p. 8. Edition de 1562.
  3. Hannonia excusat Tellus tum belgica lingua Que fuerit puera mater alumna mihi
  4. préface du de Sphæræ materialis fabrica et usu, 1558
  5. préface du de Usu sphæræ materialis, 1559
  6. Il n'a osé parler de l'Amérique que dans son Opus mathematicum (1562), mais non dans son Astrologie judiciaire (1559), ni dans le de Usu sphærne materialis
  7. Opus mathematicum, p. 400
  8. De natura magnetis, p. 40. De motu celerrimo
  9. Opus matheaticum, 388, 442
  10. G. CAULLET, Musiciens de la Collégiale Notre-Dame à Courtrai. (Mémoires du Cercle historique et archéologique de Courtrai, t. V, pp. 4 et suiv.
  11. dédicace du de Usu sphæræ materialis, 1559
  12. De natura magnetis, p. 4I
  13. L'Empereur licencia tout le personnel de sa chapelle en juin 1556. VAN DER STRÆTEN, La musique aux Pays-Bas, t, VII, p. 358
  14. Opus mathematicum, 426, 396, 420, préface du de Usu sphæræ materialis
  15. Il s'agit de Jean Gebhard, archevêque de Cologne de 1558 à 1562, et non de Jean Gebhard Il Truchsess, archevêque en 1577
  16. Académie des sciences, t. Il, pp. 288-289
  17. Selon Niceron et Naudé, il aurait copié de Coclès : Anastasie Chiromantiæ et Physiognomiæ ex pluribus et pene illimitétis autoribus, Bononiæ, 1504, in-40
  18. Augustæ Taurinorum, M. D. LXXIIII

Sources

  • Jules Dewert, Jean Taisnier, in Annales du cercle archéologique d'Ath et de la région, Tome I, 1912
  • Modeste Soons, jean Taisnier, mathématicien, ibidem
  • Lucien Godeaux, Note sur Jean Taisnier, Annales du cercle archéologique d'Ath et de la région, Tome II, 1913
  • Catholic Encyclopedia : Pierre de Maricourt


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