Yi Jing

Le Yi Jing est un manuel chinois dont le titre peut se traduire par «Classique des changements» ou «Livre des mutations».



Catégories :

Art divinatoire - Yi Jing

Recherche sur Google Images :


Source image : www.decitre.fr
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Définitions :

  • Traduisant «Yi» par «Changement» et «Jing» par «Classique, Livre fondateur» on obtient «Classique des changements».... (source : chine-informations)
Le Yi Jing est fréquemment imagé par le Taijitu entouré des trigrammes

Le Yi Jing (sinogrammes ??simpl. /??trad. , pinyin yì jīng, Wade-Giles i4 ching1, aussi orthographié Yi King ou Yi-King) est un manuel chinois dont le titre peut se traduire par «Classique des changements» ou «Livre des mutations». La traduction correcte s'approcherait de «Mémoire ou traité canonique de la Mue» et son principe serait d'examiner les traces potentielles du changement en cours, présent et avenir. C'est aussi la divination qu'on effectue avec ce livre qu'on appelle aussi quelquefois Zhou Yi (??, pinyin : Zhōu Yì, Wade-Giles : Chou1 I4) c'est-à-dire «changements de Zhou».

Son élaboration date du début du premier millénaire avant l'ère chrétienne, époque des Zhou occidentaux. Il occupe une place principale dans l'histoire de la pensée chinoise et peut être reconnu comme un traité unique en son genre dont la finalité est de décrire les états du monde et leurs évolutions. Il est le premier des cinq classiques et par conséquent reconnu comme le plus ancien texte chinois.

Le Yi Jing est le fruit d'une recherche spéculative et cosmogonique élaborée, dont les articulations ont informé durablement la pensée chinoise. Sa structure mathématique a impressionné Leibniz qui y aurait vu la première formulation de l'arithmétique binaire. De fait, partant d'une opposition/complémentarité entre les principes Yin et Yang (adret et ubac, soleil et lune, mâle et femelle, actif et passif, etc. ) et subdivisant cette dualité de façon systématique, le Yi Jing arrive à la série des 64 états et de l'ensemble des transformations envisageables entre eux.

«Le Yi-King ou Livre des transformations de l'archaïque magie chinoise apporte l'image la plus exemplaire de l'identité du Génésique et du Génétique. La boucle circulaire est un cercle cosmogonique symboliquement tourbillonnaire par le S intérieur qui à la fois sépare et unit le Yin et le Yang. La figure se forme non à partir du centre mais de la périphérie et naît de la rencontre de mouvements de directions opposés. Le Yin et le Yang sont intimement épousés l'un dans l'autre, mais différents, ils sont à la fois complémentaires, concurrents, antagonistes. La figure essentielle du Yi-King est par conséquent une figure d'ordre, d'harmonie, mais portant en elle l'idée tourbillonnaire et le principe d'antagonisme. C'est une figure de complexité.»
    — Edgar Morin, La Méthode 1. La Nature de la Nature, p. 228, Seuil, Paris, 1977.

Origine selon la tradition

La tradition chinoise fait remonter le Livre des mutations à l'invention des trigrammes par Fuxi, reconnu comme le saint dont parle une phrase du commentaire Shiyi (Zhouyi Xici ??.??)  : «Du Fleuve [jaune] est sortie une image et de la [rivière] Luo un ouvrage, un saint les a imités.» (sinogrammes : ??? ??? ????, pīnyīn : héchūtú luòchūshū shèngrénzézhī)

Yu le Grand, fondateur de la dynastie Xia, est quelquefois aussi identifié au saint ; c'est à son époque que les 64 hexagrammes au grand complet sont rassemblés dans le Lian Shan (??) (succession de montagnes). Il s'agit du premier des trois livres des mutations mentionnés par le Zhouli (??). Il commençait par l'hexagramme montagne (?, gèn), qui représenterait deux montagnes juxtaposées, d'où son nom.

Fuxi et Yu sont censés avoir reçu leur inspiration d'hexagrammes dessinés sur une tortue ou un cheval (Fuxi, image du Fleuve jaune) et d'un ouvrage porté par une tortue (Yu, livre de la Luo).

L'avènement de la dynastie Shang fut l'occasion d'une nouvelle lecture des hexagrammes concrétisée dans le deuxième livre des mutations, le Gui Cang ?? (retour et engrangement) débutant par l'hexagramme terre (?, kūn), que le nom du livre évoque.

Lors du règne du dernier des Shang, le roi Wen de Zhou tira les hexagrammes et aboutit à un classement qui mettait l'hexagramme ciel (?, qián) en tête : c'était l'annonce d'un changement dynastique. Il rédigea une explication pour chaque hexagramme, les guaci (??). Zhou Gong, frère du roi Wu, acheva l'ouvrage en rédigeant les yaoci (??), explications ligne par ligne des différents hexagrammes. Le Yi Jing est le troisième et l'unique restant des ouvrages des mutations cités par le Zhouli, les deux premiers avaient déjà disparu sous les Han.

On attribue à Confucius de la période des Printemps et des Automnes le commentaire Shiyi (??) (dix ailes), aussi nommé Yizhuan (??) («commentaire du Yi Jing») à partir de Han Wudi. Le Yi Jing et le Shiyi, inséparables en Chine, forment le Zhou Yi (??). Il a fait l'objet de nombreux commentaires secondaires, qu'on peut ranger en deux grandes catégories : philosophiques (ex : Wang Bi, Cheng Yi (??) 1033-1107) et pratiques (ex : Jing Fang (??) des Han occidentaux, Shao Yong (??) 1011-1077).

Le Zhou Yi aurait échappé à l'autodafé ordonné par Qin Shihuang grâce à Li Si qui l'aurait classé par ruse dans les livres de médecine et de divination. Cette explication, qui cherche à atténuer son aspect utilitaire, représente l'opinion des lettrés voulant avant tout y voir un ouvrage philosophique et confucéen. Le Yi Jing a d'ailleurs été inclus dans les cinq classiques constituant la base de l'éducation des lettrés.

Date et auteurs

Aucune réponse définitive n'a toujours été apportée à ces deux questions. Le Yi Jing lui-même est rédigé dans un langage elliptique truffé de caractères archaïques qui situe sa rédaction avant la seconde moitié du VIIIe siècle av. J. -C. . De l'aveu des Chinois contemporains, le sens en est devenu presque impénétrable, d'où l'obligation du commentaire, mais le style semble cohérent de bout en bout, suggérant un rédacteur ou au moins un point de vue unique. Le commentaire Shiyi, attribué à Confucius par le Shiji, est assez facile d'accès à un lecteur constitué au chinois classique. Présentant une perspective générale plutôt morale et confucéenne, il offre néanmoins de nettes différences de style et de point de vue de passage à passage, et proviendrait par conséquent de multiples auteurs. Les hypothèses concernant sa date de rédaction vont du début du VIIIe siècle av. J. -C. au début de l'ère chrétienne.

Structure mathématique

On consulte le Yi Jing à travers les trigrammes et hexagrammes qu'on tire trait par trait.

Les hexagrammes sont des figures basées sur la combinaison de six traits dont chacun peut prendre l'une de ces deux formes : le trait plein (Yang) et le trait redoublé (Yin). Ces deux formes elles-mêmes se subdivisent en deux catégories : trait naissant et trait mutant. À chaque hexagramme a été ajouté ultérieurement un commentaire comportant des indications sur la qualité de l'état concerné.

Les huit trigrammes

Icône de détail Article détaillé : Bāguà.

Les huit trigrammes ou «huit (ba) figures de divination (gua)» sont à la base du Yi Jing.

Les soixante-quatre hexagrammes

Icône de détail Article détaillé : hexagramme.

Ils résultent de la combinaison de deux trigrammes. C'est une série de soixante-quatre hexagrammes, chacun symbolisant un état et ses transitions envisageables

Consultation du Yi Jing

Explorer le Yi Jing suppose la compréhension d'un dispositif de signes et de symboles, organisés et interprétés, dont la lecture permet toujours une seconde lecture, par définition, comme il en va de tout texte. Le charme de cette lecture provient d'une interrogation qui subsiste sur le sens, appliqué à une situation aléatoire, et supposé apporter une réponse, adaptée ou adaptable. Nous sommes en présence d'un texte ésotérique et pragmatique, philosophique et moral, présumé comporter une certaine sagesse.

Si on oublie la dimension magique et primitive du texte originel, il reste une recherche poétique et naturaliste, qui ne manque pas d'intérêt. Si on préfère interroger la dimension divinatoire de ce texte, qui fonctionne alors comme un jeu, il reste à découvrir la relation qui se noue autour d'un devinant et d'un deviné, d'un signifiant et d'un signifié, à partir d'une spéculation ludique quant à la nature du monde, des énergies et des formes, qui le forment.

Consulter le Yi Jing est une pratique, antique et singulière, qui a traversé les siècles, et même les millénaires, et cette pérennité suggère la permanence des questions, à travers le temps, sans garantir pour tout autant la validité des réponses. Au contraire, il semble que la variabilité des réponses offre toujours au consultant la possibilité de reformuler sa question, d'en préciser le contour, et partant, d'adapter son point de vue au texte, tel qu'il est traduit.

Lecture et compréhension

Le Yi Jing propose une «carte du monde», qui tente de rendre compte à la fois de la nature, de ses changements, et des humains, de leurs relations, changeantes elles aussi.

La structure du texte est par conséquent à la fois particulièrement simple, huit éléments de base, et assez complexe, soixante-quatre variations, avec six nuances supplémentaires, traits ou variantes, au sein de chaque variation. A cette structure, purement formelle, s'ajoute une difficulté supplémentaire, pour les Occidentaux : la langue et l'écriture chinoise, qui comportent, comme toute langue, et toute rédigéure, des jeux de mots, des doubles sens, des évocations implicites, des similitudes de formes et de sons, qui font la richesse évocatoire du texte originel, et forment des obstacles à la compréhension.

Le Yi Jing demeure un document précieux, qui appartient au patrimoine de l'humanité, et fait partie des trésors de la pensée chinoise. Il a la particularité de provenir des premières formes orientales d'écriture pictographique, et des premières formalisations arithmétiques.

Quelques indications et indices, toutefois :

Interroger le Yi Jing

Analyse et divination

On retrouve sur cette image la construction des huit trigrammes

Le Yi Jing propose des pistes sur l'état actuel du monde et ses évolutions envisageables, jouant le rôle d'un oracle qu'on consulte avant de prendre une décision sur une question complexe.

La méthode la plus populaire pour interroger le Yi Jing ne nécessite que trois pièces de monnaie. On attribue la valeur «2» à pile et la valeur «3» à face. (Il ne s'agit que d'une convention ; l'inverse est particulièrement envisageable. ) Selon que les trois pièces tombent sur pile ou face, on obtient une somme comprise entre 6 et 9.

6 correspond au Yin mutant (ou vieux Yin)
7 correspond au Yang naissant (ou jeune Yang)
8 correspond au Yin naissant (ou jeune Yin)
9 correspond au Yang mutant (ou vieux Yang)

Les traits se notent dans l'ordre, de bas en haut. Au bout de six jets, on obtient un hexagramme complet.

La méthode originelle, l'achilléomancie, pour interroger l'oracle, est préférée par certains amateurs en ce sens qu'elle est censée conduire à une concentration plus grande de la personne qui interroge, mais aussi du médium (quelquefois le même). Qui plus est , les probabilités de résultat du tirage divergent légèrement selon la technique utilisée. Elle fait appel à un groupe de 50 tiges d'achillée mille-feuilles (Achillea millefolium), dont on retire une tige, puis qu'on sépare successivement, à dix-huit reprises (trois fois pour chacun des six traits de l'hexagramme), en deux groupes d'importance non déterminée, en comptant à chaque fois le nombre de tiges restantes après retrait de groupes de 4 tiges. La totalité des computations formant à chaque fois un trait de l'hexagramme.

Références et Bibliographie

Yi King ou Ji Ying (1934-2004) Chronologie des Références (sur 70 ans), Origines et ISBN :

1934 La pensée chinoise Bibliothèque de l'évolution de l'humanité de Marcel Granet Chez Albin Michel – © 1988 & 1999 ISBN 2-226-10474-7

1977 Méthode Pratique de Divination Chinoise par le «Yi King» Le Maître Yüan-Kuang Éditions de la Maisnie Guy Trédaniel ISBN 2-85707-020-9

1978 Le Yi Chou ou l'Art d'interpréter les 64 hexagrammes de Kim-Tawm Éditions de la Mainie Guy Trédaniel ISBN 2-85-707-028-4

1982 Yi King – Pratiques et Interprétations de Sam Reifler collection Spiritualités vivantes Édition Albin Michel © 1974 original et © Retz 1978 ISBN 2-226-01437-3

1983 Les 9 figures de base de la pensée chinoise d'Alice Fano chez Trédaniel aux Éditions de La Maisnie ISBN 2-85707-111-6

Le chant sacré des énergies de Mæla & Patrick Paul aux Editions Présence ISBN 2-901696-30-9

La chronologie chinoise Collection Espaces libres chez Albin Michel ISBN 2-226-07617-4

1987 Yi King Principes, pratique et interprétation de Jean-Philippe Schlumberger Collection «Horizons spirituels» aux Éditions Danglès ISBN : 2-7033-0301-7

I Ching Tao Te Ching Traduction de Daniel Giraud Le Courrier du Livre ISBN 2-7029-0197-2

1989 Le rêve de Confucius chez Albin Michel ISBN 2-226-03640-7

Le Yi Jing de Cyrille Javary aux Éditions du Cerf ISBN 2-204-04032-0

1990 Le Yi King des managers de Guy Damian-Knight aux Éditions Librairie de Médicis ISBN 2-85327-014-9

1993 Yi Jing - Le sens originel du "Livre des mutations" par Kerson et Rosemary Huang Édition Grand Angle

1994 Yi King de Lieou Yi-Ming et Thomas Cleary aux Éditions du Rocher ISBN 2 268 01855 5

1995 Yi-King – Le livre des Changements Édition La table ronde © Thomas Cleary, 1992 ISBN : 2-7103-0674-3

Les signes et les mutations Une approche du Yi King Histoire, pratique et texte de Wang Dongliang Édition l'Asiathèque ISBN 2-901795-99-4

Les pensées de Confucius – Les célèbres aphorismes du plus grand philosophe chinois aux Éditions Pocket ISBN 2-266-09419-X

Le manuel du FENG SHUI Comment créer un environnement sain pour la vie quotidienne et le travail Le courrier du livre 21 rue de Seine 75006 Paris © original 1988 «Designs and Patents Act» ISBN 2-7029-0335-5

1996 Philosophes taoïstes Tome I Lao-Tseu, Tchouang-Tseu, Lie-Tseu Collection Bibliothèque de la Pléiade chez Gallimard ISBN 2-07-010683-7

1996 L'astrologie du Yi King d'Yves Thieffry chez Isocèle

1997 Histoire de la pensée chinoise d'Anne Cheng aux Éditions du Seuil ISBN 2-02-054009-6

1998 Yi King de Stephen Karcher collection Rivages poche Petite Bibliothèque aux Éditions Payot et Rivages (traduction française) © 1995, Stephen Karcher ISBN 2-7436-0349-6

1998 Guide pratique du Yi Jing Une approche complète et détaillée I / Histoire, théorie et principes de consultation II / Les 64 hexagrammes de l'oracle et leur interprétation De Kim- Anh Lim édité par Binkey Kok – Diever / Holland ISBN 90-74597-35-1

2000 B. A. – BA Yi King de Marielle-Frédérique Turpaud Éditions Pardès ISBN 2-86714-206-7

Histoire de la Chine – René Grousset aux Éditions Payot & Rivages ISBN 2-228-88749-8

2001 Yi King – Le livre des Transformations Richard Wilheim et Etienne Perrot Texte complet –Edition originale (1973) aux Éditions Médicis-Entrelacs ISBN 2-855327-003-3

Les rouages du Yi Jing – Cyrille Javary aux Editions Philippe Picquier ISBN 2-87730-563-5

2002 L'homme et ses symboles en médecine respectant les traditions chinoise collection Albin Michel du Docteur Jean-Marc Kespi ISBN 2-226-13159-0

Hiver 2002 Spécial Yi Jing La bible des changements Revue Génération TAO n° 23

2002 Yi Jing – Le livre des changements – Cyrille J. –D. Javary et Pierre Faure chez Albin Michel ISBN 2-226-11713-X

2003 Philosophes taoïstes Tome II Huainan zi Collection Bibliothèque de la Pléiade chez Gallimard ISBN 2-07-011424-4

Yi King et Fleurs de Bach de Jacques David Éditions Le Souffle d'Or ISBN 2-84058 229 5

Le discours de la tortue Découvrir la pensée chinoise au fil du Yi Jing de Cyrille J-D Javary Chez Albin Michel ISBN 2-226-13158-2 dédicacé par l'auteur

2004 ABC du Yi King divinatoire Alain Gesbert Edition Grancher ISBN 2-7339-0877-4 Chine, peuple et civilisation Sous la direction de Pierre Gentelle Édition La Découverte/Poche ISBN 2-7071-4261-1

L'empire chinois de Pierre Picquart aux Éditions Favre SA ISBN 2-8289-0793-7


Au XXe siècle

Carl Gustav Jung, qui a préfacé diverses traductions du Livre des changements, a rédigé un ouvrage sur le sujet : Commentaire sur le mystère de la fleur d'or. Il y voit surtout l'illustration concrète du phénomène de synchronicité. Voir ci-après.

Traductions

Au sujet de cet ouvrage

Liens externes

Catégorie Yi Jing de l'annuaire dmoz

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Yi_Jing.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 18/03/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu